Le travail est une activité finalisée : il vise en premier lieu à fabriquer et acquérir "le nécessaire". Mais dès lors que l'on dispose de quoi ne pas mourir, s'arrête-t-on pour autant de fabriquer et d'acquérir ?
L'observation montre que ce n'est pas le cas : si nous n'avions, comme gain du travail, que le "minimum nécessaire" à la survie biologique, nous estimerions que cela est indigne d'une vie humaine accomplie.
L'instinct pousse à satisfaire ses besoins, aussi nous pourrions d'abord assigner au travail le rôle de réaliser artificiellement ce que la nature ne nous offre pas immédiatement pour satisfaire cet instinct. Mais, justement en ce qu'il constitue une activité réfléchie, instruite, le travail vise autre chose. Adimante, répondant à Socrate, se fait le porte-parole d'aspirations que nous partageons : nous n'avons pas seulement besoin de manger, mais désirons nous offrir des repas qui nous plaisent ; nous estimerions être des bêtes si nous mangions à même le sol une nourriture non cuisinée ; bref, nous désirons plus que le nécessaire, et attendons de notre travail d'autres fruits que ceux qui nous permettraient seulement de ne pas mourir aujourd'hui.
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